Salon Mobility For Business 2018 – Retour sur les enjeux clés de la mobilité professionnelle

 

Les 17 et 18 octobre derniers s’est tenu le salon Mobility for Business, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. Regroupant des professionnels de la mobilité en entreprise et des nouvelles technologies, le salon proposait toute une série des débats et conférences. Les principaux thèmes traités s’articulaient autour des différents enjeux d’innovation et d’organisation du travail venant bousculer les habitudes des entreprises dans leur vision de la mobilité.

Pour animer les débats, le salon a pu compter sur des experts provenant de différentes entreprises leader dans leur secteur : Orange, Bouygues Telecom, Google ou encore Ericsson. Afin de diversifier les points de vue et les expériences, des représentants d’acteurs publics tels que l’Autorité Nationale des Fréquences ou de start-ups et PME innovantes comme Famoco, Klaxoon ou Beekast étaient également présentes.

Jean-Luc Vallejo de Orange, Fabrice Jarry de Nomalys et Laurent Alaguero de Auxens à la conférence « le bureau mobile : les nouveaux outils pour travailler partout en mobilité »

 

La présence de tous ces acteurs est tout sauf un hasard, tant la mobilité est un enjeu crucial pour les organisations. De la hausse de la productivité à l’éclatement du lieu de travail, en passant par la sécurisation des données et le droit à la déconnexion, la mobilité soulève en effet de nombreuses questions et transforme en profondeur les organisations. De plus, les nouvelles technologies comme la 5G et l’IoT se développent avec la promesse de décupler les changements déjà à l’œuvre. Quelles sont les nouvelles solutions pour répondre aux enjeux de la mobilité, et quelles sont les avancées et les technologies à surveiller de près ? Retour sur deux journées riches en informations.

 

La mobilité concerne tous les métiers de l’entreprise

La mobilité est au cœur des modifications actuelles en termes d’organisation des entreprises, du lieu de travail, de nouveaux processus de travail ou d’outils professionnels : le temps de l’entreprise sédentaire est révolu. Les premiers corps de métiers concernés par les nouvelles technologies autour de la mobilité sont évidemment les agents de terrain déjà très mobiles, comme les commerciaux, les livreurs ou les agents de maintenance. Le smartphone et la tablette se sont pleinement intégrés dans leur métier et l’ensemble des solutions logicielles (CRM, accès ERP, facturation, etc…) développent une version mobile pour leur permettre d’être à 100% sur le terrain. Dans le même temps, les nouvelles technologies comme l’IoT, la géolocalisation, l’IA promettent un pilotage logistique toujours plus efficient.

Ces corps de métiers naturellement très mobiles tirent toute l’entreprise vers plus de mobilité. Télétravail, coworking, nomadisme, tiers lieux… Tous les métiers de l’entreprise sont concernés par ce mouvement. Poussés par une génération ultra-connectée qui a grandi dans l’ère digitale, les collaborateurs même les plus sédentaires trouvent dans le télétravail une économie de temps – de transport notamment – et un gain de flexibilité – rappelons que la première cause d’absence au travail en France est la maladie des enfants. Côté entreprise, la pression immobilière et les gains potentiels de productivité les encouragent à soutenir la tendance vers plus de mobilité.

 

Réinventer l’entreprise : une évolution du management soutenue par la technologie

De ce constat naît la nécessité pour les entreprises d’adapter leur fonctionnement aux nouveaux usages et aux nouvelles technologies se développant sur le marché. En effet, les nouveaux défis imposés aux entreprises et à leurs salariés par le nomadisme nourrissent le besoin de nouvelles solutions innovantes et poussent les entreprises vers de nouveaux modèles de fonctionnement plus mobiles, plus connectés et plus souples.

Les différents acteurs du salon opéraient majoritairement sur deux fronts pour inventer l’entreprise de demain : les innovations liées aux systèmes d’information et les modifications du rôle et du fonctionnement des ressources humaines.

 

Les nouveaux enjeux soulevés par les technologies émergentes

Du côté technologique, le salon était l’occasion d’aborder les problématiques liées à l’ouverture des réseaux et à leur sécurité, aux nouveaux terminaux et à l’IOT permettant d’assister les travailleurs, ainsi qu’aux différentes couches software permettant de fluidifier le travail en équipe.

Concernant les réseaux, il apparaît qu’une plus grande mobilité entraine une potentielle dispersion des données de l’entreprise, et de fait, une augmentation des risques de voir ces données interceptées par des acteurs tiers. On pense notamment à la démocratisation de l’IOT, l’arrivée prochaine de la 5G et la décentralisation des effectifs humains à l’heure de la multiplication des lieux de travail. L’impératif soulevé par ces possibilités est le remaniement des architectures SI pour permettre des connexions sécurisées, peu importe le lieu depuis lequel le collaborateur ou l’appareil se connectera au réseau. Utilisation de VPNs, multiplication des couches d’authentifications, sécurisation des smartphones et sensibilisation des collaborateurs sont autant de leviers permettant aux entreprises nomades d’assurer une protection optimale de leur intelligence.

Les systèmes d’informations doivent également se réinventer autour des nouveaux appareils arrivant sur le marché et rendus plus intelligents grâce à l’IOT et aux données qu’ils permettent de centraliser. Plus connectés et permettant une gestion plus efficiente de l’entreprise, ces derniers offrent aux collaborateurs de nouveaux moyens de gérer leur charge de travail et de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. A ce sujet, plusieurs acteurs présents sur le salon centraient leurs recherches sur l’optimisation des conditions de travail des techniciens, en combinant habilement solutions logicielles, terminaux et IOT pour proposer des solutions plus intelligentes à la gestion quotidienne des flottes de maintenance.

Finalement, la question de la collaboration et de la communication entre les collaborateurs fut largement abordée par les intervenants. Dans une entreprise plus mobile, et donc potentiellement plus dispersée, mettre en place des processus de communication simples, standardisés et adaptés à la mobilité des travailleurs est nécessaire pour conserver la cohérence des échanges dans l’entreprise. Nous avons à ce propos eu le plaisir d’assister à une intervention de Beekast, entreprise anciennement incubée dans l’asset Shake’Up de Wavestone, qui développe un outil pour dynamiser les présentations en présentiel comme à distance et faire participer en direct l’audience.

Adapter les ressources humaines aux nouvelles attentes des collaborateurs

Côté RH, la mobilité des collaborateurs et surtout leur absence physique dans les bureaux imposent à l’entreprise de réinventer son organisation.

Physiquement d’abord, l’organisation en bureau ou en open space laisse de plus en plus sa place à des flexoffices dans lesquels chacun s’installe où il le souhaite et où de nombreux espaces de coworking et d’échange sont mis à disposition. Ces nouvelles dispositions requièrent de repenser I’équipement informatique (appareils portables, matériels de réunion, simplicité d’usage) et d’accompagner les employés dans ce changement, d’où la présence entre autres de cabinets de conseil en conduite du changement.

La mobilité soulève aussi des questions d’ordre réglementaire aux entreprises et même à la société civile, tant le lieu et le temps de travail sont au cœur de l’engagement contractuel des collaborateurs. Certes, la « Loi travail » de 2017 a largement modernisé la réglementation en vigueur pour qu’elle corresponde mieux à l’évolution de la mobilité et a ainsi contribué à son essor, notamment en inscrivant le télétravail dans le cadre des accords collectifs, mais de nombreuses zones d’ombres persistent. Tiers-lieux, travail dans les transports, décompte des heures supplémentaires, couverture et assurance, etc. Le droit du travail français contient toujours de nombreux vides juridiques sur la mobilité que les entreprises doivent combler.

Enfin, les managers doivent repenser les solutions pour développer l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance à l’entreprise, d’autant plus pour les opérationnels 100% sur le terrain, exposés au risque d’isolement. En effet, la dispersion des collaborateurs peut diminuer la création de lien social car les moments essentiels permettant la cohésion d’équipe comme le déjeuner entre collègues ne sont plus possibles à distance ; il revient à l’entreprise d’imaginer de nouvelles méthodes pour connecter les employés et les faire vivre ensemble.

 

La mobilité n’a pas fini de transformer les usages et les entreprises : affaire à suivre

Le salon Mobility for Business 2018 a dressé un portrait global des problématiques, des enjeux et des solutions de mobilité pour les entreprises. Leur première difficulté sera assurément de faire avancer ensemble DSI, DRH et collaborateurs pour conduire au mieux leurs changements.

Si la mobilité nous concerne déjà toutes et tous aujourd’hui, il est nécessaire de rester à l’écoute des nouvelles technologies et des nouveaux usages qui façonneront la mobilité de demain. Des start-ups originales comme Auxens par exemple parient sur la fin de l’ordinateur et l’avènement du smartphone comme outil de travail unique. Les promoteurs des assistants vocaux comme Google Home ou Amazon Echo annoncent déjà la fin des écrans. Visions de l’avenir ou rêves chimériques ? Rendez-vous l’an prochain au salon Mobility for Business 2019 pour le savoir.

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