Watson, pas si élémentaire que cela…

Vous vous en souvenez peut être : c’était il y a deux ans. A l’occasion d’une partie de « Jeopardy » – jeu télévisé américain où les participants doivent retrouver la question qui correspond à une réponse donnée par l’animateur – un candidat particulier a triomphé de ses confrères. Il s’agissait de Watson, un ordinateur qui n’était alors qu’un projet de recherche d’IBM créé pour l’occasion.

Tout comme la défaite de Kasparov face à Deep Blue en 1997, cet événement a remis au goût du jour la question des limites des performances des ordinateurs. En effet, le niveau de complexité était tout autre. Afin d’être victorieux à « Jeopardy », Watson devait être capable d’assimiler des particularités du langage anglais comme des jeux de mots ou des allusions. Pour se faire, « il » disposait d’une base de données diversifiée dans laquelle puiser et pouvait également s’adapter en fonction de ses anciennes réponses. On parle ici d’informatique cognitive (cognitive computing) car son mode de raisonnement repose sur un schéma proche de celui de l’Homme.

IBM_WatsonAinsi, IBM positionnait Watson sur ce que son directeur de la recherche – John Kelly – décrit comme étant une nouvelle ère de l’informatique dans laquelle les ordinateurs sont capables de raisonner et d’apprendre de leurs expériences passées.

Depuis lors, le petit dernier d’IBM est resté plutôt discret sur la scène technologique. Hormis un partenariat obtenu avec la clinique de Cleveland afin d’aider les médecins dans leurs diagnostics, les actualités sont apparues au compte-goutte.

L’annonce d’IBM de ce début d’année n’en est que plus forte. La firme a annoncé lors d’une conférence son intention d’investir 1 milliard de dollars dans une division spécialement créée pour Watson : le Watson Business Group. Son but sera de développer puis de commercialiser des applications basées sur l’ordinateur éponyme. La création d’une nouvelle unité n’est pas chose commune pour IBM, mais comme le souligne son PDG Mme Rometty « quand nous le faisons, nous croyons beaucoup dans son potentiel ».

Ginny Rometty, PDG d'IBM
Ginny Rometty, PDG d’IBM

L’objectif en termes de revenus est chiffré à 1 milliard de dollars à l’horizon 2018. À cette fin, IBM compte recruter 2000 personnes d’ici la fin de l’année dans cette nouvelle division, située dans un siège flambant neuf en plein cœur de Manhattan. Ces personnes se répartiront dans quatre équipes, dont une spécialement dédiée au développement commercial. Deux services commercialisables ont également été révélés à l’occasion de l’annonce d’IBM. Le premier, Watson Directory Advisor, conseillera les établissements d’enseignement supérieur ainsi que les laboratoires pharmaceutiques. Le second, Watson Analytics Advisor, est un assistant vocal.

L’ambition d’IBM est palpable : se positionner comme un acteur phare dans un marché encore en construction. Tout comme d’autres domaines similaires (intelligence artificielle, machine learning), l’intelligence cognitive apporte des solutions particulièrement adaptées au contexte actuel. Dans un monde où le nombre de données ne cesse de croitre, il devient nécessaire de disposer d’outils capables de traiter ces informations et « d’apprendre à penser » afin de proposer des réponses de plus en plus fiables. Reste à savoir si le Watson d’IBM saura triompher de ses concurrents dans ce domaine.

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