4G Free : le marketing va-t-il l’emporter sur la qualité de service ?

Mardi 3 décembre 2013 : nouvelle date à retenir au sein du marché français des communications mobiles. Jusqu’à cette date, Free a laissé ses concurrents directs Orange, SFR et Bouygues Telecom se positionner sur le marché de la 4G (souvent via des forfaits premium), qui commence à voir le jour de façon concrète sur le territoire. Souvent moqué sur ce point, le fondateur d’Iliad-Free, Xavier Niel, avait promis deux semaines plus tôt qu’il proposerait une offre 4G deux fois moins chère que les autres acteurs.

La nouvelle est arrivée via Twitter comme un coup de massue : l’offre Free 4G est désormais incluse sans surcoût dans le forfait à 19,99 euros par mois (15,99 euros pour les abonnés Freebox), sous la seule condition d’activer l’option gratuitement dans l’espace client.

Free 4G X. Niel

Le volume de données offert est de 20 Go. À titre de comparaison l’offre équivalente sur le marché était proposée à 59,99€ par mois par Bouygues Telecom, incluant 16 Go de données.

À noter que du côté de la Bourse de Paris, l’annonce de Xavier Niel a fait chuter le titre Orange de 3,4%, Vivendi (propriétaire de SFR) de 3,2%, et Bouygues de 3,99%.

Cependant, si le côté marketing a été préparé aux petits oignons, les aspects infrastructure et qualité de service viennent noircir le tableau : seules 700 antennes 4G ont été déployées (desservant 1000 communes). En parfaite synchronisation avec l’annonce de Free, l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) a publié le même jour son rapport qui présente le bilan de la situation au 1er décembre 2013 :

4G Free

Free a mis en ligne une carte présentant les zones théoriquement desservies par la 4G, qui permet de constater l’aspect lacunaire de celle-ci : dans plusieurs grandes métropoles comme Paris, Lyon ou encore Strasbourg certains secteurs apparaissent comme non couverts. La couverture n’est donc clairement pas prête pour assurer une qualité de service digne de ce nom, ce qui a le don d’énerver les concurrents de Free, et tout particulièrement Stéphane Richard, PDG d’Orange, qui a dénoncé le « coup de com’« de ce mardi en accusant Xavier Niel de « vendre du vent » :

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Free s’engage donc sur un terrain dangereux en affrontant de façon directe Orange, SFR et Bouygues Telecom qui luttent depuis plusieurs mois afin d’être le premier à proposer un service 4G irréprochable et couvrant la majeure partie du territoire. De plus Fleur Pellerin et Benoît Hamon (respectivement Ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique et Ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire) ont délcaré qu’ils « veilleront à ce que les cartes publiées par les opérateurs soient pleinement sincères et comparables. Il s’agit d’offrir aux consommateurs la possibilité d’effectuer un choix éclairé (…) en leur permettant de comparer les niveaux de couverture effective et les débits réellement disponibles« .

L’idée est donc de ne pas « déprécier » les avantages de la 4G à travers une offre qui ne reflèterait pas les réelles performances offertes par cette technologie. Les clients seront-il cependant prêts à sacrifier la qualité au profit du prix ? La réponse arrivera très vite…

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