Laval Virtual 2020 : Quand le salon s’invite chez vous

Cet article a été co-rédigé avec Simon GIRAUD et Dominik IWANSKI.

Crise sanitaire : l’événementiel se réinvente avec le virtuel… 

Cette année marquait la 22ème édition consécutive du plus grand salon européen de réalité virtuelle : le Laval Virtual. Marquée par la crise sanitaire mondiale que nous traversons aujourd’hui, cette édition a été organisée avec une solution digitale de collaboration en réalité virtuelle d’outre-Atlantique du nom de VirBELA. Cette édition entièrement gratuite était ainsi accessible à toutes et à tous, et ce n’est pas moins de 10 000 visiteurs et 200 exposants et conférenciers, venant de 110 pays différents, qui se sont donnés rendez-vous sur le campus privé du Laval Virtual. Des chiffres naturellement en baisse par rapport à l’année précédente mais très encourageants au vu des conditions exceptionnelles.  

Laval Virtual a proposé aux participants un onboarding simple et fluide dans son campus personnalisé à l’image du salon. Une simple inscription sur leur site suffisait à télécharger l’application sur son ordinateur et le guide d’utilisation pour commencer son expérience virtuelle sans accroc. En entrant dans le logiciel, on découvrait une interface intuitive et assez complète ainsi qu’une *personnalisation d’avatar quelque peu limitée. Hormis l’installation d’un logiciel qui aurait pu être simplifiée, la fluidité de l’expérience était au rendez-vousCette logistique un peu lourde pour l’utilisateur pourrait cependant être résolue demain si les solutions Web s’imposent sur le marché. Mais ce qui impressionnait le plus à l’arrivée dans le campus était la qualité et la taille de l’environnement, ce à quoi s’ajoutaiende très nombreux participants et potentiels nouveaux contacts. 

 

et offre des opportunités pour réunir, collaborer et networker 

Nous attendons tous d’un salon la possibilité d’échanger avec les exposants et les autres visiteurs, et nous aurions pu craindre de ne pas pouvoir autant en profiter en virtuel. C’était loin d’être le cas. Dès les premières secondes dans ce monde virtuel, nous avons pu prendre part à des conversations avec les autres participants et avons retrouvé les sensations d’un authentique salon. La spatialisation du son rendait même l’expérience plutôt agréable.  

L’amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 1000 spectateurs

En explorant le campus, on découvrait aussi bien leespaces d’attentes, les stands, que les différentes salles, dont un immense amphithéâtre, dans lesquelles les conférences avaient lieu. Nous avons particulièrement apprécié la possibilité de créer des zones de silence, à l’intérieur desquelles nous n’entendions pas les personnes extérieures à la zone et réciproquement. Une option appréciable pour engager des conversations au calme avec les autres participants. Une fois dans une conférence, les présentateurs avaient tous les outils nécessaires pour partager des documents et leurs écrans, et les participants les outils pour zoomer sur les écrans et poser des questions. 

 

Le retour d’expérience de l’organisation 

A l’heure où l’organisation d’événements physiques devient très complexe voire impossible, le Laval Virtual a présenté une alternative convaincante. Cette belle démonstration de cas d’usage pour la collaboration virtuelle fut un exploit en termes de réactivité et d’adaptabilité des équipes. Et même si nous regrettions parfois de ne pas pouvoir toucher des produits et voir le visage de nos interlocuteurs, nous avons pu retrouver l’essentiel du salon et assister à des conférences travaillées 

A la suite de cette expérience nous avons eu la chance de nous entretenir avec Laurent Chrétien, directeur du salon depuis 7 ans. Si la décision de virtualiser le salon a été prise aux alentours du 9 mars, il a fallu environ deux semaines de travail aux 23 membres de l’équipe pour étudier une quarantaine de solutions potentielles et en retenir une. Environ 3 semaines supplémentaires ont été nécessaires pour personnaliser l’environnement qui allait accueillir les participants et s’assurer de son bon fonctionnement.  

En tant que première mondiale, le salon n’a eu aucun mal à faire parler de lui et à attirer les participants, doublant même le nombre de nationalités présentes par rapport à l’édition précédente. La communication s’est naturellement faite autour du contenu du salon, de sa volonté de maintenir le contact en cette période exceptionnelle et de faciliter les opportunités business. 

Enfin, si cette édition s’est organisée très rapidement et en solution de remplacement, l’organisation se tiendra prête pour les prochaines années en préparant non pas un mais deux salons : un premier en présentiel et un second 100% virtuel. Ce dernier pouvant aussi bien servir de solution de remplacement en cas d’impossibilité d’un salon physique, que de service additionnel en cas de maintien d’une édition plus classique. 

 

Un bilan prometteur 

Cette édition aura permis de prouver la faisabilité d’un tel événement en virtuel, et nous ne doutons pas que d’autres souhaiterons par la suite se lancer dans la virtualisation. Si cette première était une belle réussite, nous pouvons tout de même en retirer quelques enseignements. Ainsi selon Laurent Chrétien, la première chose à faire est d’identifier correctement sa cible et son type d’événement. Si dématérialiser un salon technologique était réalisable avec les technologies actuelles, il n’en sera pas de même pour un rassemblement centré sur des stands physiques. Le travail d’identification de logiciels possibles pour accueillir un tel événement sera également un point de passage obligatoire pouvant être confié à des acteurs spécialisés. Enfin il s’agira de travailler sur sa proposition de valeur et la communication associée. Nous pouvons ainsi espérer que cette démarche se démocratisera, et comme pour les salons physiques, les participants viendront pour le contenu plus que pour l’expérience virtuelle. 

Et sur le fond ? Les idées à retenir en particulier 

Nous avons donc cette année eu l’occasion d’assister à des conférences sur les possibilités actuelles et futures des expériences de réalité virtuelle et augmentée. La première tendance que nous avons observée est la diversification du socle technologique pour les solutions XR. Nous mentionnions plus tôt le rôle à jouer des clients web dans l’évolution de ces technologies, et plusieurs conférences de cette édition allaient dans ce sens. Les navigateurs deviennent des plateformes de démocratisation des expériences AR/VR, en facilitant l’accès et en améliorant l’UX. Nous pouvons aussi noter l’émergence des outils no-code et low-code comme passerelles de création d’expériences immersives, offrant la possibilité au plus grand nombre de créer du contenu XR et de développer la communauté. Enfin il faut pointer le soin apporté à l’amélioration de l’interopérabilité des outils et de l’écosystème tech avec le développement du standard Open XR. C’est donc un socle technologique qui évolue rapidement et qui a pour ambition de rendre les solutions et expériences XR accessibles à tous. 

La deuxième observation qui se dégageait de cette édition du salon est la multiplication des cas d’usage basé sur ces technologies. Nous avons ainsi pu assister à des conférences qui démontraient la valeur apportée par les technologies immersives au travers de nombreuses success-stories, valeur qu’il est primordial de quantifierAinsi, l’une des conférences insistait sur l’estimation et la mesure du ROI pour les formations en réalité virtuelle. Ces témoignages faisaient état de la dynamique tech for business.  

Et si les formations immersives sont généralement des expériences qui mettent au centre un seul individu, ce n’est pas le cas de toutes les expériences XR. Le salon lui-même l’a démontré et plusieurs conférences ont appuyé dessus : la tendance est la collaboration, un cas d’usage boosté par la crise actuelle et qui sera démultiplié avec les évolutions de nos modes de travail et la généralisation du télétravail. La dimension sociale de la VR a plusieurs fois été présentée et les cas d’usage de collaboration immersive se sont multipliés.  

Dans la continuité du partage, les événements sportifs et le développement de technologies de réalité augmentée pour les JO de Tokyo sont de nombreux exemples dapplication des technologies XR au sport. Certains conférenciers se sont également intéressés à la place de ces technologies dans l’E-sport, un secteur proche du développement de ces technologies mais qui n’en fait pas toujours usage. Et si la réalité augmentée se développe de plus en plus au sein du sport, nous pouvons retrouver ses applications dans de nombreux secteurs. Entre BIM & immobilier, événementiel ou encore santé, l’AR a vraiment trouvé sa place dans une logique tech for business.  

Enfin, d’autres conférences s’intéressaient aux problématiques de gestion des assets et des devices XR, montrant ainsi le niveau de maturité atteint par ces technologies : les entreprises ne s’intéressent plus seulement aux POC mais à l’industrialisation de ces outils. Ce sont autant de témoignages qui confirment que les technologies immersives apportent déjà de la valeur aux entreprises sur plusieurs cas d’usage. 

 

Le mot de la fin 

Cette première mondiale aura rempli ses objectifs et dépassé les attentes. Nous avons eu l’occasion d’assister à la fois à une révolution du secteur événementiel et à la démocratisation des technologies immersives. La valeur ajoutée de ces outils aux entreprises est déjà éprouvée et continuera il est certain de croître dans les prochains mois et prochaines années. S’il faut retenir une chose de cette expérience, c’est qu’il est grand temps de prendre le train des technologies immersives en route !  

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