Facebook et Google se mobilisent contre les fausses informations: le digital au service des élections présidentielles

Dans moins de deux mois, les français éliront leur nouveau président de la République. Afin d’éviter les vagues de désinformation qui s’étaient propagées aux Etats-Unis avant les élections américaines, deux géants du web annoncent une alliance ayant pour but la lutte contre la propagation des « fake news » ou de ce qui est également appelé les « infaux », fausses informations circulant sur internet.

Lundi 6 Février 2017, Facebook, associé à une dizaine d’acteurs de presse français – dont l’AFP, BFMTV, L’Express, France Télévisions, Le Monde et 20 Minutes – annonce le déploiement de plusieurs outils de signalement des informations erronées, non vérifiées et tout type de contenu pouvant manipuler l’opinion publique.

Le premier réseau social mondial qui compte 31 millions d’utilisateurs actifs en France, élargit ainsi à l’hexagone des outils déjà utilisés ces dernières semaines en Allemagne, où une

Signalement d’une potentielle fausse information – source : Facebook

élection présidentielle aura également lieu cette année. Facebook déploie des outils de fast-checking permettant, à chaque signalement de publication par un utilisateur, de procéder à une vérification.
Concrètement : si plus de deux des médias partenaires de Facebook confirment un problème, la publication sera accompagnée d’un drapeau informatif. De plus, une petite fenêtre signalant le problème s’affichera sur l’écran en cas de partage de l’information par l’internaute.
« La motivation financière est à l’origine d’une grande partie des fausses informations. C’est pourquoi une information labellisée contestée ne pourra pas être convertie en publicité ni faire l’objet d’un post sponsorisé », précise Facebook.

« Chacun pourra effectuer un signalement en cliquant sur le coin droit d’une publication » source : Facebook

 

Google développe pour sa part Cross Check, au sein d’un programme dénommé First Draft dont Facebook est également membre.

Les médias constituant Cross Check – source : firstdraftnews.com

Le cross-check consiste en un recoupement d’informations, c’est-à-dire à plusieurs vérifications à différents niveaux et par des acteurs différents. Cet outil permettra de mettre en commun les expertises d’acteurs français et internationaux des médias et technologies. L’objectif de l’outil étant d’aider les internautes à évaluer les sites médias, les recherches sur internet afin de séparer le vrai du faux dans la masse d’information disponible sur le web. « Face à un défi de cette ampleur, l’union fait la force » souligne Jenni Sargent, coordinatrice de First Draft, et ajoute « En collaboration avec de nombreuses rédactions et en ouvrant le projet au public, je suis convaincue que nous serons en mesure de contribuer à limiter le flux de désinformation à un moment crucial pour la France ».

Google annonce aussi son alliance avec 17 médias internationaux* (certains également liés à Facebook ). Tous bénéficieront de l’appui de Google News Lab pour cette bataille qui voit deux concurrents du web s’allier dans un but commun.

Facebook et Google répliquent en réponse à la crainte des internautes de voir la propagation de campagnes de désinformations ou de discours haineux sur les réseaux sociaux et internet en général, ce qui pourrait influencer le résultat des scrutins. Les deux mastodontes de la Sillicon Valey ont déjà fait l’objet de critiques. Principalement sur le fait qu’ils n’aient su empêcher la publication sur leurs plateformes d’informations erronées lors de la récente élection présidentielle américaine en 2016. Et par conséquent d’avoir indirectement modifié l’issue de l’élection.

Les victimes collatérales de cette démarche de vérification d’information pourraient cependant être des sites parodiques tels que Le Gorafi ou The Onion qui connaissent un franc succès auprès des internautes. La définition même d’une information décalée réside dans le fait que cette information est fausse. Une question se pose alors : le digital peut-il aujourd’hui nous mettre à disposition des outils assez intelligents pour faire la distinction entre une information parodique dont le but est humoristique, et une « infaux » ?

* AFP (Agence France-Presse), BuzzFeed News, France Médias Monde (via les Observateurs de France 24), France Télévisions, Global Voices, Libération, La Provence, Les Echos, La Voix du Nord, Le Monde, Nice-Matin, Ouest-France, Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon, Rue89 Strasbourg, Storyful and StreetPress

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