Google : avec Project Fi, la saga continue

Nous vous parlions il y a quelques mois sur DigitalCorner du fait que Google avait l’occasion de se positionner en tant que MVNO. Le 22 avril dernier, Google l’a fait.

Le géant d’Internet présentait donc son nouveau-né le « Project Fi ».

Les questions se bousculent déjà : qu’est-ce qu’un MNVO ? Quelles nouveautés apportent le projet Fi ? Celui-ci va-t-il révolutionner la téléphonie ?

Don’t panic ! Nous avons quelques réponses.

Un MVNO kesako ?

Un MVNO est un Mobile Virtual Network Operator, autrement dit pour les francophiles un opérateur mobile virtuel.

Ces opérateurs se distinguent des opérateurs « classiques » les MNO (Mobile Network Operator) car ils ne possèdent ni réseau télécom physique, ni magasins en propre. Ils ne diffusent donc leurs offres que via Internet.

Concrètement, les MVNO empruntent les réseaux mobiles des opérateurs classiques qui deviennent des « opérateurs hôtes ». Pour proposer leurs propres forfaits mobiles, ils achètent du temps de communication auprès de ces « hôtes » et utilisent leurs bandes de fréquences et infrastructures réseau.

L’avantage est donc clair, n’ayant aucune infrastructure à entretenir, les MVNO peuvent offrir des abonnements à des tarifs beaucoup plus compétitifs avec une offre identique : appels, messages (SMS et MMS), Internet mobile etc.

Le revers de la médaille ? Le MVNO dépend complétement des équipements de son fournisseur réseau : il a une marge de manœuvre limitée sur certains points techniques dont le débit du réseau, qui peut être réduit par le fournisseur.

Et pour Project Fi de Google ?

Google a signé un partenariat avec les opérateurs Sprint et T-Mobile, les 3ème et 4ème acteurs en nombre d’abonnés aux États-Unis qui deviennent ses opérateurs hôtes. C’est grâce à leurs infrastructures qu’il offrira un réseau 3G/4G.

Project Fi, ses particularités

Cloud computing concept with smartphone and upload signUn numéro de téléphone dans le Cloud

Avec Project Fi, le numéro de téléphone n’est pas rattaché à une unique carte SIM mais il est connecté au Cloud : il est donc possible de passer des appels et d’envoyer des SMS depuis n’importe quel terminal (PC, tablette etc.), et tout est synchronisé entre les appareils.

L’utilisation « intelligente » des réseaux

Selon Nick Fox, vice-président des produits de communication de Google, l’entreprise a développé de nouvelles technologies pour permettre le passage, sans interruption de service, entre une connexion cellulaire et un réseau Wi-Fi. C’est-à-dire que le service passe de la 4G au wifi, en fonction de la qualité du signal. Pour y parvenir, Google a listé plus d’un million de hots spots wifi ouverts, aux États-Unis, jugés suffisamment rapides et fiables pour être utilisés – après chiffrement des données pour protéger les échanges. Cette cohabitation de deux technologies sans fil, permet justement à Google de dépasser (ou en tout cas de limiter) la dépendance aux fournisseurs dont il pourrait pâtir en tant que MVNO.

Même si les 2 principaux objectifs avoués par la firme sont de toujours offrir la meilleure connexion possible et de baisser le plus possible la facture des données consommées.

Une tarification simplifiée avec un seul forfait de base

Google propose une tarification en deux temps. Le forfait de base, le Fi Basics coûte 20 dollars par mois et inclus :

  • des appels illimités aux États-Unis et à faible coût vers l’international
  • des SMS illimités aux États-Unis et à l’international,
  • le passage entre 3G/4G et Wi-Fi.

L’extension pour l’Internet mobile coûte ensuite 10 dollars par Gigaoctet.

Une facturation à la consommation de données

La promesse est simple : Google ne facture que la quantité de données consommées. Si le client n’a pas tout utilisé, on lui rembourse la différence.

Illustration : si un client décide de prendre 3 Go de données et ne consomme que 1,4 Go dans le mois, Google lui rembourse à la fin du mois 16 dollars. À contrario, s’il dépasse son plafond de données avant la fin du mois, cela activera alors automatiquement 1Go supplémentaire sur sa facture.

Ces tarifs peuvent paraître chers en comparaison aux prix français, mais ils sont bien moins onéreux que ceux appliqués d’ordinaire outre-Atlantique.

Une offre internationalisée

Les frais de roaming ne sont plus d’actualité – le tarif appliqué aux données mobiles inclus les déplacements dans 120 pays – fini les données mobiles désactivées à l’étranger pour faire des économies.

Pour autant, le service n’est pas exactement le même : si la 4G est de rigueur aux États-Unis, à l’étranger, il faut se contenter de la 3G. Juste assez pour « vérifier ses mails, savoir où aller et rester en contact avec ses amis et sa famille pendant un voyage », selon Google.

Comment souscrire à Project Fi ?

Pour l’instant les prérequis sont :

  • Vivre aux États-Unis – même si en théorie, Google pourrait lancer un tel service dans tous les pays où les opérateurs téléphoniques sont prêts à collaborerUSA map
  • Avoir un Nexus 6 – dans un premier temps, car Google indique travailler avec des partenaires pour ouvrir les portes de son Project Fi à d’autres appareils

L’offre Project Fi est donc réservée à une petite poignée d’utilisateurs.

De plus, l’abonnement à Project Fi ne se fait pour l’instant que sur invitation. Il est possible d’en demander sur le site web spécifique mis en ligne par Google.

Il va sans dire qu’un tel service mettra sûrement du temps à arriver en France.

En conclusion, Project Fi s’inscrit bien dans la lignée des projets Google : quand bien même ce projet ne serait au final pas couronné de succès, il aura ébranlé un marché américain où la téléphonie est encore très coûteuse, en ouvrant des voies qui sortent des chemins traditionnels.

En tout cas, il bénéficiera de l’image positive du géant de Mountain View comme l’illustre le buzz positif qu’il y a eu autour de Google Fiber, un service qui est uniquement disponible dans une poignée de villes américaines.

Affaire à suivre !

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