CdM: Le réseau brésilien est-il prêt?

Le Brésil lancera demain la 20e édition de la Coupe du monde de football. Outre les habitants sont attendus 600 000 touristes étrangers et 3 millions de supporters brésiliens. Cela se traduit par une augmentation substantielle des échanges de données voix et data mobiles tout au long de la compétition, avec des pics de consommation à prévoir lors des matchs. Le réseau brésilien est-il prêt à supporter cet événement?

Un marché mobile à deux vitesses

Le réseau mobile brésilien est le réseau téléphonique le plus développé du pays avec un taux de pénétration de 135% contre 22% pour le réseau fixe. Avec une population totale de 200 millions d’habitants, on dénombre 273 millions d’abonnements mobiles. Les terminaux mobiles utilisés sont pour 55% des terminaux GSM et pour 39% des smartphones 3G. La part de la 4G n’est pas encore représentative avec environ 2 millions de terminaux soit moins de 1% du parc. Sur le marché des opérateurs, on retrouve une dizaine d’opérateurs bien implantés dans les services fixes, mobiles et Internet. Toutefois, 99% des parts de marché des abonnements mobiles sont partagés par 4 d’entre eux : Vivo (29%), TIM Brasil (27%), Claro (25%) et Oi (18%). Le modèle MVNO commence à peine à émerger : Porto Seguro a été le premier MVNO brésilien en fin 2012, d’autres se positionnent (arrivée de Virgin Mobile prévue en 2015).

Cependant, si le réseau 3G est bien développé, il est loin de satisfaire les utilisateurs. Des enquêtes réalisées en 2013 mesuraient à 30% l’index national de satisfaction des consommateurs brésiliens quant à la qualité de leur réseau mobile.

Un développement express pour la Coupe du monde

450px-Brasil_2014_mapaAfin de préparer le pays à accueillir la Coupe du monde en 2014 et les Jeux olympiques de Rio en 2016, l’Agence nationale des télécommunications (Anatel) a lancé un appel d’offres 4G en 2011. Une clause principale de l’accord signé avec les opérateurs stipulait que la technologie 4G devait être opérationnelle dans les 12 villes hôtes de la Coupe du monde au moins 6 mois avant le début de la compétition. Conscients de l’exposition médiatique de l’événement, les opérateurs télécoms avaient également prévu d’investir, à travers leur consortium (SindiTelebrasil), plus de 200 millions de R$ (70 M€ environ) pour élargir la couverture du réseau à l’intérieur et à l’extérieur des stades.

En outre, pour contrer la barrière pour les ondes cellulaires que représentent les structures en béton des stades, les opérateurs ont opté pour le déploiement de 300 antennes dans les stades ainsi qu’un réseau Wifi gratuit à l’extérieur des stades. Les spectateurs pourront donc en théorie accéder au réseau mobile et à la data pendant les matchs.

 

Des inquiétudes persistantes à l’approche de l’événement

Comme beaucoup de projets d’infrastructures, ce déploiement de la 4G a pris du retard. Les opérateurs se plaignent d’être maracanafreinés par des blocages administratifs. Il existe en effet plus de 250 différents règlements municipaux qui limitent le déploiement des infrastructures.

De plus, ils se sont heurtés à plusieurs difficultés dans les projets d’installation des antennes internes et des bornes WiFi :

  • Retards dans la livraison des stades
  • Négociations compliquées dans l’obtention de salle d’hébergement des équipements réseau
  • Conflits avec certains gérants de stades souhaitant installer leur propre WiFi payant

Vraisemblablement, il sera par exemple impossible pour les spectateurs de communiquer dans les enceintes de Sao Paulo et Curitiba. Le doute persiste pour les 10 autres stades bien qu’ils aient pu être aménagés à temps.

Lors de la Coupe des Confédérations en 2013, aussi au Brésil, de nombreux problèmes liés au réseau mobile avaient été constatés dans les stades et lors des rassemblements. Espérons que malgré les inquiétudes, le Brésil sera prêt demain soir !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *