Le PC voit rouge…

Les chiffres sont tombés : le volume des ventes de PC a nettement reculé au premier trimestre 2011 selon l’institut Gartner (avril 2011).


Au niveau mondial, cette baisse reste mesurée, à 1,1%. Mais ce chiffre dissimule des situations très disparates : le marché nord-américain, par exemple, affiche une chute de 6% en volume, soit une baisse du même ordre qu’au dernier trimestre 2010. C’est donc d’une tendance forte qui se confirme aux Etats-Unis.

Les causes de cette baisse : les terminaux innovants en partie responsables

Des prix revus à la baisse par les constructeurs n’ont pas suffi à ramener les consommateurs vers le rayon PC de leur magasin.

Par ailleurs, les consommateurs, qu’ils soient Grand Public ou Entreprise, sont de plus en plus sollicités par les constructeurs qui souhaitent les voir élargir la gamme d’équipement électronique qu’ils utilisent. Ils sont notamment poussés vers l’achat d’objets plus innovants mais coûteux : smartphones et tablettes en tête.

Or, pour se focaliser sur le marché Grand Public, le budget qu’un foyer consacre à l’équipement électronique reste limité : ainsi, le poste des dépenses informatiques représente moins de 7% du budget Loisirs des ménages français  (INSEE – 2009).

L’impact à la baisse sur les ventes de PC est donc quasi-mécanique.

Des cartes redistribuées entre les constructeurs : and the winner is…

ACER est le grand perdant de l’écosystème des constructeurs PC, avec un volume de ventes en baisse de plus de 10% sur ce dernier trimestre. Le constructeur taïwanais a donc tout à espérer d’un boom sur le marché des tablettes, sur lequel il s’est positionné avec les ICONIA TAB 7 et 10 pouces.

Et si le leader HP se maintient (se ventes de PC reculent tout de même de 3% au niveau mondial), c’est Apple qui réalise, à contre-courant, une percée remarquable (+20% de commandes en volume), atteignant une Part de Marché de près de 10%, notamment grâce à sa nouvelle gamme MacBook Pro. L’image innovante et le positionnement haut-de-gamme de la marque à la pomme semble participer d’une stratégie gagnante.


Un tableau pas si noir que cela ?

Pourtant, à écouter les acteurs traditionnels du secteur, tout ne va pas si mal : Intel, par exemple, a enregistré une hausse de 17% en volume de ses ventes de puces pour PC en 2010 (ZDNet, avril 2011).  Il souligne la bonne santé du marché Entreprise, qui a maintenu le marché du PC à flot grâce à des renouvellements importants de parcs informatiques.

Par ailleurs, le P-DG pour la France du fondeur reste optimiste. Il ne croit pas à la cannibalisation du PC par la tablette.

  • D’une part , ce nouvel équipement ne cible aujourd’hui qu’une population de technophile, uniquement sur les marchés matures,
  • D’autre part, il reste selon lui un outil de consommation de contenus et non pas un produit de substitution au PC.

Cette opinion est largement recevable au vu des dernières études relayées par la presse française. Par exemple : le jeu serait le premier usage revendiqué par les utilisateurs américains de tablettes tactiles, selon une étude Admob – 2011 (relayée par le journal du net). Il n’en est pas moins que l’achat d’une tablette ou le renouvellement d’un smartphone valant parfois plusieurs centaines d’Euros retarde l’achat d’un PC, notamment lorsqu’il s’agit de se rééquiper.

Le gateau, s’il est de taille conséquente, n’est pas étirable à l’infini.

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