Salon IoT World : décryptage de l’écosystème de l’IoT

Les 23 et 24 Mars derniers se tenait à Paris Expo Porte de Versailles la première édition du salon IoT World, le premier d’une grande lignée au vu de l’avenir prometteur du marché IoT en pleine expansion dans l’hexagone et le reste du monde.

Ce salon a été créé afin de devenir l’événement annuel par excellence du marché de l’IoT. Celui-ci rassemble les acteurs du marché afin de permettre les échanges entre secteurs, le partage d’informations et l’ouverture à de nouvelles opportunités business entre les intervenants mais aussi avec les visiteurs professionnels.

Plutôt que de détailler les différents ateliers et conférences que nous a offerts ce salon ou lister les divers exposants, nous vous proposons dans cet article une explication de l’écosystème qui gravite autour de l’Internet des Objets dans le monde professionnel, en raccrochant les acteurs du salon à chaque partie de cet écosystème. Cela permettra de mieux appréhender le positionnement des exposants et la pertinence des intervenants dans les tables rondes et les conférences.

Comme on peut le penser, les objets connectés sont une affaire d’objets et de connectivité, mais pas seulement. L’IoT dans le monde de l’entreprise ne se résume pas qu’à ces deux composantes. Il y a bien des acteurs avant l’objet mais aussi après la connectivité. L’écosystème de l’IoT pour les entreprises se décompose en fait en 5 parties, comme le montre le schéma ci-dessous :
image acteurs

 

 

Image maillon 1

Le premier maillon de la chaîne est constitué par les fabricants de puces et de modules électroniques. Ce sont eux qui produisent les capteurs et les transmetteurs électroniques qui, assemblés, composeront les objets connectés. Ce maillon est important, car en l’absence de transmetteurs adaptés sur le marché, une technologie de transmission, aussi adaptée à l’IoT qu’elle puisse être techniquement, ne pourrait pas être utilisée par les objets connectés. Il est à noter que les constructeurs de puces n’étaient pas très représentés au salon IoT World. Mais nous avons en tête certains constructeurs très connus comme Texas Instrument, Semtech ou Sequans Communications.

 

Image maillon 2

Le deuxième élément de l’écosystème est le plus connu : « l’objet connecté » en lui-même. Il s’agit de l’objet final composé notamment des capteurs et transmetteurs issus du premier maillon. Il y a aussi une plus-value importante qui peut être apportée à ce niveau, avec par exemple l’ajout d’une  « intelligence embarquée ». L’objet peut ainsi disposer d’un système d’exploitation plus ou moins avancé qui permettra par exemple de gérer au mieux la collecte des données, les périodes de transmissions, la sécurité… . Et bien entendu, cela peut permettre à l’objet d’embarquer directement des composantes applicatives (client ou agent applicatif).
Sur le salon, il y avait notamment des producteurs d’objets comme Sinaps, CBCC, Editag, 1M2M… À chaque domaine et cas d’usage peuvent convenir certains objets. La mission de ces acteurs est donc d’assembler l’ensemble des composants, capteurs, puces, modules, antennes… afin de répondre aux mieux à ces besoins.

 

Image maillon 3

Le troisième élément fait lui aussi l’objet de beaucoup d’attention : « la connectivité ». Il s’agit du réseau qui va permettre de relier l’objet pour qu’il puisse échanger ses informations, et bien évidemment transmettre les données qu’il produit ou mesure au destinataire final (ou intermédiaire en fonction des architectures).

Pour des besoins  sur des périmètres géographiques régionaux, nationaux ou plus, ce sont souvent des réseaux des opérateurs qui supportent cette fonction. Lors du salon nous avons d’ailleurs pu assister à des présentations et conférences avec comme participants SIGFOX (technologie réseau SIGFOX), Bouygues Télécom (technologie réseau LoRa), Qowisio (technologie réseau Qowisio) et même des constructeurs de matériels LTE (correspondant à notamment à la 4G pour les néophytes) comme Nokia. Ce sont des acteurs qui interviennent dans le marché IoT pour offrir des solutions de connectivité aux objets, mais il est à noter que pour certains de ces acteurs leur rôle dans la chaîne de l’IoT ne se limite pas à la connectivité et couvre tout ou partie du reste de l’écosystème.

Comme nous l’avions déjà dit, les technologies utilisées pour la communication entre l’objet et le reste du réseau impliquent qu’il y ait une adéquation importante, si ce n’est parfaite, entre le transmetteur télécom de l’objet et les émetteurs/récepteurs du réseau de l’opérateur. Il n’y a pas encore de standard universel permettant à n’importe quel transmetteur de communiquer avec n’importe quel réseau, les technologies de transmission pouvant être drastiquement différentes d’un réseau à l’autre. Ainsi, lorsque l’on choisit une solution de connectivité, il faut s’assurer de choisir des objets compatibles.

À noter que, a priori, lorsque les technologies sont identiques sur la couche physique (deux technologies Ultra Narrow Band sur les mêmes fréquences par exemple), il peut théoriquement être possible de basculer d’une solution à une autre en appliquant des changements systèmes et/ou logiciels sur les objets (changement de firmware ou de module applicatif). Mais cela reste à vérifier dans la pratique, car en fonction des objets et de tous les paramètres qui peuvent varier entre les technologies, il n’y a pour le moment aucune certitude sur ce point

Par ailleurs, les acteurs réseaux ne se contentent pas d’offrir un réseau de transmission. Ils permettent aussi l’identification et l’authentification des objets qui se connectent au réseau. Ce qui est essentiel d’un point de vue de la gestion de la flotte d’objets  mais également de la sécurité.

Enfin, il ne faut pas oublier que les objets peuvent dans certains cas interagir directement entre eux ou même de façon autonome sans avoir à passer par un réseau d’interconnexion (montre qui communique avec notre smartphone). Il y a un exemple donné dans la dernière partie de l’article DigitalCorner « Les 4 facteurs qui rendent l’objet connecté incontournable ». Pour en savoir plus sur ces cas nous vous invitons à le lire.

 

Image maillon 4

En quatrième position nous retrouvons les plateformes IoT.  Ces plateformes ont pour rôle de stocker les données émises par  les objets et de les traiter afin de les  rendre exploitables par les applications métiers du client final. Nous avons rencontré nombre de fournisseurs de plateformes au salon IoT World comme Thingworx, Microsoft avec Azure IoT Suite, Amazon avec AWS IoT. La plupart des fournisseurs de plateforme font des offres en mode service. En clair, vous souscrivez à l’offre et vous accéder à une instance de la plateforme exploitée par le fournisseur, le plus souvent dans le Cloud. Mais chez certains fournisseurs comme Thingworx il est possible d’acheter uniquement la plateforme et de l’installer dans votre SI ou même chez un hébergeur Cloud si vous le souhaiter.

Les pluImage velos-values apportées par les plateformes IoT sont prometteuses avec par exemple la mise en œuvre simplifiée de tableaux de bord à la carte ou encore le traitement et paramétrage de données afin de les rendre plus facilement exploitable par les applications clientes. Thingworx a pu nous en faire la démonstration avec un vélo connecté via plusieurs capteurs et une application mobile de réalité augmentée sur tablette. Un point de repère présent sur le vélo permettait de visualiser sur l’image vue par la tablette les valeurs en temps réel prises en différents points du vélo, comme la vitesse ou l’angle du guidon. Celle-ci était même capable d’afficher une alerte « dérapage » lorsque la roue tournait mais que le vélo n’avançait pas.

 

Image maillon 5

Enfin, le dernier élément de la chaîne est l’application qui va utiliser les données remontées par les objets connectés. Ces applications sont plutôt du domaine métier et servent à traduire les données en informations exploitables directement (consommation cliente pour facturation, mesure de température,…). Il s’agit aussi des applications qui pourront mettre en valeur les données outre les besoins classiques, c’est là que l’on commence à parler de Big Data. Les entreprises souvent, développent ou font développer cette partie de leur côté, l’idée étant d’avoir un outil sur-mesure adapté à leurs besoins. Il reste possible d’héberger ces applications dans le cloud de manière couplée avec la plateforme IoT choisie dans certains cas. Par ailleurs, les fournisseurs de plateformes IoT proposent déjà des applications pour traiter des besoins « standards » de certains secteurs.

 

L’événement IoT World a été l’occasion pour DigitalCorner d’assister à des présentations de différents acteurs du monde de l’IoT Professionnel et de leurs solutions, que ce soit des concepteurs d’objets connectés, des réseaux ou encore des plateformes IoT. Les conférences et les tables rondes auxquelles nous avons pu assister ont permis de mettre en lumière les principales problématiques qui se posent pour ces marchés et de donner des pistes pour trouver les réponses adaptées.

Vous retrouverez ces différents éléments dans les prochains articles consacrés au décryptage de cet événement IoT World… Restez connectés sur DigitalCorner !

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