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Les nouvelles technologies vues par les consultants Wavestone

Big Brother is watching you…’R KIDS!

Le 17 septembre dernier Gémo lançait, en partenariat avec la start-up ma P’tite balise, une ligne de manteaux pour enfants pour le moins particulière. Assez classique au niveau du look, ce qui caractérise cette ligne de vêtements est la présence d’une balise GPS… Oui, une balise GPS !

La balise, non intégrée dans le vêtement mais tout simplement accrochée sur ce dernier, envoie des données de localisation à un serveur. Moyennement un abonnement de 4,90€ par mois, les parents ont par la suite accès à un ensemble de fonctionnalités telles que la géolocalisation de leurs enfants, la distance entre eux et leurs enfants, la définition d’un périmètre de sécurité ou encore la possibilité pour leur progéniture de les contacter en cas d’urgence via un bouton SOS.

Ce vêtement, qui s’inscrit dans la tendance du wearable computing (fait de porter une interface informatique sur le corps), est-il donc un simple accessoire technologique ou un réel outil de protection des enfants comme ses fonctionnalités semblent l’indiquer ?

Un accessoire dont la portée reste bien limitée…

Si l’on considère ce manteau comme un outil de prévention, il apparaît alors très rapidement de nombreuses limites à son efficacité.

La première, et la plus évidente, réside dans le fait que cette balise GPS soit sur le blouson de l’enfant. En effet, une fois ce blouson enlevé, la balise n’est donc plus d’une grande utilité. Souvent considérés comme encombrants et gênants pour s’amuser, les blousons sont très régulièrement laissés de côté par les enfants.

Le second point faible de cet accessoire de protection tient à sa visibilité. Ainsi, comme expliqué un peu plus haut dans cet article, cette balise n’est pas intégrée dans le vêtement mais bel et bien accrochée sur ce dernier. Dans le cas malheureusement d’un enlèvement, cas qui semble être un de ceux contre lesquels cette balise permet de lutter, l’agresseur pourra donc très facilement s’en rendre compte et n’aura qu’à simplement déposséder l’enfant de son manteau.

Enfin, une telle balise n’est-elle pas pour les camarades d’école une fabuleuse source de plaisanteries ? En effet, il semble assez évident que  de nombreux parents vont être appelés ou contactés via le bouton SOS par les petits camarades hilares de leurs enfants. Certes, cette plaisanterie n’est pas dangereuse. Mais si ce canular se répète, comment distinguer par la suite la plaisanterie de la vraie alerte ?

1984 : Big Brother…Vingt ans après, Big Mother !

La rentrée 2014  a vu fleurir nombre d’espions numériques. De la caméra infrarouge qui surveille le sommeil de bébé aux applications comme Jelocalise ou iChaper qui permettent la géolocalisation de l’enfant et envoient un signal d’alerte lorsque ce dernier sort de l’enceinte scolaire, en passant par l’accès à distance aux téléphones des adolescents afin de contrôler le contenu de leurs SMS et autres conversations Facebook, WhatsApp, etc. À chaque âge sa surveillance numérique !

Si les parents des enfants de moins de 12 ans – la cible de la doudoune connectée Gémo- se disent rassurés par la géolocalisation, de nombreux spécialistes rappellent quant à eux, que cette surveillance 2.0 créent des nouvelles angoisses chez l’enfant et entravent son autonomie. De plus, cette balise semble briser la relation de confiance qu’il peut y avoir entre les parents et les autres personnes dans l’environnement quotidien de l’enfant : enseignants, baby-sitters, animateurs, etc. dépossédés alors de leur rôle de surveillance et de prévention.

Enfant méga-connecté, exposition aux ondes multipliéeprogress is everywhere

Sans tomber dans une paranoïa extrême, plusieurs études ont révélé l’impact des ondes émises sur le cerveau et plus particulièrement sur le cerveau en développement des enfants.

L’âge du premier téléphone portable avançant sans cesse, l’accroissement du nombre de tablettes dans les familles et la multiplication d’objets connectés (montres, lunettes, bracelets, …) sont autant de facteurs qui contribuent à l’augmentation de l’exposition des enfants à ces différentes ondes. Même si le caractère néfaste de ces ondes est encore contesté par certains, le risque est d’autant plus grand que l’exposition est élevée.

   

 Judicieuse pour certains, aberrante pour d’autres, cette nouvelle ligne de manteaux ne laisse pas le consommateur indifférent. Si la promesse est de combler les parents en quête d’une certaine tranquillité d’esprit, il nous apparaît que les limites, en tant qu’innovation pour la vie quotidienne, sont nombreuses. En revanche, Gémo franchit un pas en rapprochant prêt-à-porter et technologie. Le marché du wearable computing s’annonce en effet prometteur. Pour les férus de technologies et de mode, nous ne sommes aujourd’hui qu’au balbutiement de cette tendance mais elle est destinée à se développer fortement. En témoigne, l’intervention très récente du chanteur will.i.am sur l’informatique portable, la mode et la haute technologie à la conférence Dreamforce de Salesforce le jeudi 14 octobre.

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