Motorola nous colle à la peau

C’est un geste, identique depuis des années,  que nous faisons en moyenne 39 fois par jour, qui dure 2,3 secondes, pour lequel nous nous trompons souvent. S’il n’existait pas, nos données ne seraient pas en sécurité. Ce geste correspond à un code à 4 chiffres ou bien à un schéma que l’on dessine avec son doigt, nous parlons … de déverrouiller son smartphone ! Irrités par ce rituel, plus de 50% des utilisateurs renoncent à mettre un code à leur téléphone, laissant leurs données accessibles.

Des pistes pour faciliter ce geste quotidien

La première façon de débloquer son smartphone est de composer le fameux code pin. Mais seulement 10 combinaisons, alors qu’il en existe 10 000, représentent à elles seules 15 % des choix des propriétaires de téléphone. Conclusion : un iPhone sur sept est facile à déverrouiller s’il tombe entre les mains d’un voleur. Puis nous avons découvert  le schéma de déverrouillage, le scanner d’empreintes digitales, la reconnaissance rétinienne, la bague dotée d’une puce NFC, la reconnaissance faciale etc…

Depuis 20 ans, des moyens de déjouer les dispositifs de reconnaissance biométrique ont déjà fait leurs preuves. En 2002, un chercheur japonais avait par exemple réussi à contourner un scanner d’empreintes digitales avec de simples oursons en gélatine… Toutes ces innovations ne semblent donc pas rencontrer le succès escompté…

Au tour de Motorola de tenter sa chance

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L’an dernier, Motorola avait lancé son Skip, un petit clip à accrocher sur sa veste ou son pantalon devant lequel il suffisait de faire passer son smartphone… Plus inédit encore, Motorola s’est inspiré de la mode des tatouages. Le 22 juillet 2014, le spécialiste de l’électronique et des télécommunications inaugure aux Etats-Unis une solution mise au point par son partenaire Vivalnk pour remplacer le code PIN par un tatouage numérique.

Le tatouage est en fait un petit circuit électrique souple en nickel qui intègre une puce NFC, le tout dans un matériau très fin appelé « e-skin » de la taille d’une pièce de monnaie. Cet autocollant au design futuriste peut  être placé à l’intérieur du poignet et tient en moyenne 5 jours, en étant compatible avec douches, activité sportive, etc. Il suffit ensuite d’approcher son téléphone de la zone « tatouée » et le smartphone se débloque ! Pour l’instant, les poignets tatoués ne se trouvent qu’aux USA et ne sont compatibles qu’avec  le téléphone MotoX de Motorola, mais le concept semble vouloir s’étendre dans le futur à de nouveaux modèles et hors Etats-Unis…

Mais ce tatouage a un coût ! Un dollar l’unité, soit une dépense d’environ 75 dollars par an. Le public est-il prêt à dépenser de l’argent et à se réapprovisionner régulièrement pour un acte qui a toujours été gratuit et sans contraintes ?

Bientôt un détecteur de mensonges ?

Au-delà de l’aspect innovation, ce type de projet peut susciter des craintes… Avons-nous envie d’intégrer ces nouvelles technologies directement à notre corps? N’est-ce pas se rapprocher d’une robotisation? Dans cette optique de sécurité des devices, Google parle même d’une pilule, qui une fois avalée, émet un signal unique reconnu par sa tablette ou son ordinateur … . Ce tatouage électronique pourrait également servir à d’autres fins. En se plaçant dans le cou, il pourrait permettre, lors d’une communication téléphonique, d’éradiquer le brouhaha environnant, d’analyser l’humeur de la personne ou même de détecter d’éventuels mensonges, en se basant sur les réactions cutanées.

Espérons donc que certains brevets restent au stade d’idée !

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