Vers la fin du roaming en Europe

Le 3 avril dernier, les députés européens ont voté la suppression des frais d’itinérance mobile (ou roaming) pour les services voix, SMS/MMS et données à partir de décembre 2015. Une décision qui reste encore à être validée par les états membres mais que les opérateurs français ont déjà anticipée.

  

Un combat de longue haleine

Le visage de cette fin des frais de roaming, c’est avant tout Neelie Kroes, commissaire européenne en charge du numérique. Connue pour son franc-parler, la commissaire estime que  « le principe même du roaming est dépassé » et aura fait de l’ajustement des tarifs européens un long combat.

Neelie Kroes ne peut entendre que l’immense majorité des Européens réduise sensiblement ses usages mobiles à l’étranger pour éviter les surcoûts. 

European Commissioner for Competition Kroes shows computer chip at news conference on Intel at European Commission headquarters in Brussels

Elle est par ailleurs convaincue que l’offre de roaming actuelle n’est pas la plus avantageuse, financièrement parlant, pour les opérateurs : « tant que tarifs sont hauts, les consommateurs ne consomment pas. Les tarifs avantageux les poussent à consommer ». Selon elle, la baisse des tarifs donnerait aux opérateurs l’accèsà un marché de 300 millions utilisateurs supplémentaires en Europe.

 Ses convictions font bien sûr débat auprès des opérateurs français. Orange estime par le biais de son PDG Stéphane Richard que « le roaming représente 1,4 milliard d’euros » et que « la décision de Bruxelles aura un impact sur ses bénéfices bruts compris entre 100 et 200 millions d’euros ».

De son côté, Free mobile, pour qui l’itinérance n’est « pas un enjeu majeur », semble determiné à utiliser la refonte des offres roaming à son avantage.

 

La réaction partielle des opérateurs français

Cette décision du parlement semble déjà acquise côté opérateurs quand on observe l’évolution de leurs offres.

Free Mobile ne cesse d’inclure des pays Européens dans son forfait à 19,99€ (15,99€ pour les abonnées internet) depuis quelques mois. Le dernier pays en date étant l’Autriche, ajoutée le 1er avril, soit deux jours avant le vote du parlement. Cette offre est valable pour 35 jours par an et par destination pour les appels, SMS et internet 3G (3Go).

Evolution Free 

En réponse à Free, et donc via leurs abonnement sans engagements, les autres opérateurs majeurs ont aussi complété leurs offres. Ainsi B&You propose 1Go de data par mois depuis l’Europe et les départements d’outre mer et bloque l’accès à internet en cas de dépassement. À noter que l’application World&You de téléphonie via internet fonctionne maintenant en 3G et 4G. 

Sosh quant à lui, qui avait déjà inclus les SMS depuis 2013, propose 5 GO de données en roaming, contre 1Go chez Bouygues, utilisables 15 jours par an ainsi qu’une application, Libon, semblable à World&You.

Nul doute que les offres devraient évoluer dans les mois et années à venir. Cependant, ces ajouts ne concernent que les offres des opérateurs sans engagements. Reste à voir ce qu’il en sera des forfaits avec mobiles subventionnés que les opérateurs ne peuvent se permettre de modifier de la sorte malgré quelques initiatives.

Les globetrotters français vont donc pouvoir prévoir leurs prochaines vacances sereinement…

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