[Conférence] Petit-déjeuner MMA : de l’internet des objets à l’internet des produits

Nous continuons notre rubrique Conférence inaugurée en avril. Cette fois-ci, il s’agit du premier Petit-déjeuner organisé le 17/09 par la MMAF (Mobile Marketing Association France), présidée par Renaud Ménérat : de l’internet des objets à l’internet des produits.

La MMAF est une association créée en 2002, et qui regroupe les principaux acteurs du marketing, de la publicité, de CRM et de Commerce sur mobile et tablette en France.

La conférence s’est déroulée en 3 phases :

  1. L’IoT, Troisième révolution de l’Internet
  2. Les Enjeux des produits connectés (captation, transmission, services & interfaces, vie privée & sécurité)
  3. Le marketing relationnel via les produits connectés

 

L’IoT, Troisième révolution de l’Internet

L’IoT (Internet of Things) consiste en l’extension d’internet à des choses ou lieux dans le monde physique.INTERNET

Selon les experts du secteur, nous sommes en train de vivre la 3ème révolution de l’Internet :

  1. La libre circulation de l’information via le canal Internet fit naître la première révolution de l’Internet : l’Internet de l’information.
  2. L’interconnexion des humains et la connexion des personnes au Web (notamment via les réseaux sociaux) fit émerger la deuxième révolution de l’Internet : le Web 2.0.
  3. L’interconnexion des objets avec le Web fait naître la troisième révolution de l’Internet : l’Internet des Objets (IoT).

Un marché en pleine expansion

L’IoT est en train de sortir de la phase d’amorçage de l’écosystème et arrive dans sa phase d’industrialisation. Pour preuve les récents bêta-tests sur les Google Glass ou la sortie de la montre Google : Galaxy Gear.

Aujourd’hui, l’homme est le premier élément connecté. Demain, il y aura 4 à 6 fois plus d’objets connectés que d’hommes (40 à 80 milliards d’objets connectés d’ici 2020).

Le contexte paraît optimal pour la croissance du marché de l’IoT :

  • Il existe aujourd’hui une convergence de technologies et de tendances que l’internet des objets/produits aborde :
    • L’IPv6, étant donné que l’IPv4 est saturé et pour permettre une identification de l’ensemble des objets connectés.
    • Le Big Data, parce qui dit objets connectés, dit beaucoup de données collectées.
    • L’Open Data, pour donner la possibilité d’ouvrir ces données à des tiers.
    • Le Crowdsourcing, qui crée une valeur ajoutée supplémentaire par le partage des données entre les consommateurs.
    • Les moyens de transmissions sans fils : WiFi, Bluetooth, NFC, pour transmettre les données collectées.
  • Aujourd’hui, 50% des start-up qui se créent dans la Silicon Valley sont basées sur les objets connectés. Ce sujet n’est plus émergeant, il génère déjà du business aux Etats-Unis.
  • En France, le sujet est aussi mis en avant par le gouvernement avec, sur les 34 projets du rapport sur la Dynamique d’Internet Prospective 2030, un projet qui concerne les objets connectés.

Il apparaît donc que le moment est opportun pour les entreprises d’entrer (ou de persévérer) sur ce marché de l’Internet des Objets.

Pour cela, 3 enjeux clés sont à prendre en compte dans la conception d’un objet connecté :

  1. L’écosystème technique
  2. La définition des interactions Homme/Objet
  3. L’industrialisation de la conception du produit

Durant la conférence, la MMAF s’est concentrée sur les 2 premiers enjeux.

Un écosystème technique : les points clés et pièges à éviter

Dans un premier temps, un objet connecté collecte de l’information. Ce processus est réalisé par un ensemble de capteurs  internes à l’objet. Par exemple, le bracelet JawBone contient de nombreux capteurs permettant de mesurer l’activité de son porteur (sport, sommeil, …).

Puis, l’objet connecté doit transmettre ces informations, bien souvent via un concentrateur, qui se chargera de les analyser. Dans le cas du JawBone (et comme pour beaucoup d’objets connectés aujourd’hui), il s’agit du SmartPhone, sur lequel se branche le bracelet via une prise jack. Mais il existe aussi des objets qui sont directement connectés aux serveurs de stockage.

Une fois les données analysées, elles sont stockées sur un serveur. Prévoir ce stockage d’information est indispensable ! Il est important de penser au choix d’architecture du stockage (utilisation du cloud, localisation des serveurs, …), à la sécurité des informations, à l’Open Data ou au Big Data.

Sur ces 3 points, voici les principaux pièges à éviter :

  • Mauvaise gestion de la consommation de l’objet
  • Utilisation d’une technologie trop fermée (par exemple iOS, qui ne concerne que 22% du parc de mobile en France)
  • Champs électromagnétique qui peut poser des problèmes de santé publique
  • Une architecture technique mal adaptée (Webservices non optimisés, hébergement non dimensionné, …)

Capter, transmettre et stocker sont les 3 axes prioritaires à sécuriser.

La définition des interactions Homme/Objet

objets-connectesApple a été précurseur dans la simplification des interactions entre les humains et la technologie. Cette réduction au minimum de la complexité des technologies reste un enjeu majeur pour réussir un objet connecté.

L’épuration du design, des boutons et l’intégration dans l’environnement d’utilisation est crucial. Le JawBone s’intègre parfaitement au poignet et le Fliike se veut design dans un logement. De même pour les montres connectées qui ont un aspect très épuré, sans bouton.

Finalement, 3 points sont à garder en tête :

  • La complexité de l’objet (mise en service, ergonomie d’utilisation, …)
  • Les contraintes imposées par l’objet à l’utilisateur (intégration à l’environnement, autonomie insuffisante, non water-resistant, …)
  • Une perception trop technique par l’utilisateur (ne pas tomber dans l’objet geek)

Bien identifier les enjeux

Derrière le marché attractif des objets connectés, plusieurs enjeux doivent être pris en compte.

Les enjeux réglementaires

Juridique : prenons un exemple pour illustrer cet enjeu. Un capteur de tension qui envoie une alerte à son utilisateur pour lui indiquer que sa tension est trop basse. L’utilisateur prend un médicament pour augmenter sa tension. Mais si l’objet s’est trompé, l’utilisateur risque un AVC. Du coup, il se pose la question de qui est responsable ? l’objet ? le créateur ? l’utilisateur ?

L’objet va devoir être connu et reconnu. Le standard Object Naming Service est en train d’éclore, pour permettre d’identifier un objet, de la même manière qu’un nom de domaine est identifié par le Domain Name System.

Confidentialité : la remontée des données utilisateurs sur des serveurs, potentiellement ouverts aux autres utilisateurs pose la question de la confidentialité. Est-ce la fin de la vie privée ?

Une loi européenne devrait être appliquée d’ici début 2014 : Privacy By Design, pour imposer la notion de confidentialité dès la conception de l’objet.

Sécurité : un objet connecté, qui contient potentiellement des informations confidentielles, doit être protégé contre le hacking. Aujourd’hui, selon une étude du cabinet d’analystes VDC, seuls 27% des objets connectés ne sont pas vulnérables aux attaques.

Les pièges à éviter :

  • Eviter la peur chez le consommateur
  • Sécuriser les informations

Les enjeux business

L’IoT était à la base sur un marché destiné uniquement aux technophiles. Actuellement, l’écosystème a terminé sa phase d’amorçage et paraît êtrebanque-bonhomme à maturité pour commencer sa croissance. En 2016, le marché des objets connectés devrait atteindre 10 milliards de dollars. Nous sommes aujourd’hui en contact avec environ 5000 objets par jour et les foyers contiennent en moyenne 3 à 6 objets connectés (principalement des smartphones et tablettes actuellement). En 2020, ce sera 15 à 20 objets connectés par personne (lampe, électroménager, montre, bracelet, …).

L’ensemble de l’entreprise doit être préparé à la commercialisation d’un service/objet connecté. La Direction Générale de l’entreprise doit avoir un positionnement stratégique sur le sujet, une stratégie de partenariat doit être mise en place (notamment pour l’interopérabilité des services), une stratégie DSI et aussi une stratégie industrielle.

De plus, une stratégie marketing doit être définie en amont de la conception. Est-ce une conception de produit ? quelle est l’offre ou le service rattaché ? Quelle méthodologie de communication/promotion du service ? Et par quel biais il va être distribué ? Quel positionnement dans le couple produit – service (évolution d’un produit existant/création d’un nouveau produit) ?

L’interopérabilité des objets, une valeur ajoutée à explorer…

L’interopérabilité entre les objets sera aussi une des opportunités du marché des objets connectés. En effet, déclencher un ensemble de services suite à une action apporte une réelle valeur ajoutée aux utilisateurs. Une plateforme d’interopérabilité a vu le jour : IFTTT – If This, Then That. Ce site web vous permet de relier jusqu’à 71 services comme Facebook, Twitter, une application météo, Evernote, … et ainsi de créer un cercle vertueux de services suite à une seule action.

L’intelligence viendra aussi de la coordination des services et des actions opérées par les objets. Nous vous laissons à cette occasion découvrir la plateforme Open Sen.se.

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