Les tablettes en entreprises, phénomène passager ou tendance qui se confirme?

Depuis 2010, lorsqu’on parle de mobilité en entreprise, on ne pense plus systématiquement aux Smartphones. La tablette, même plus encombrante et plus lourde qu’un téléphone, a malgré tout fait son trou dans ce domaine. Ses atouts majeurs : autonomie élevée et le clavier en supplément. Une récente enquête d’Alfresco sur l’utilisation des tablettes en entreprises montre que 76% des employés en ont utilisé une  dans le cadre de leur travail. Est-ce une tendance qui se généralise, ou un phénomène de mode qui va s’essouffler ? Quel avenir a le dernier né des périphériques en tant qu’outil de travail ?

  

Les commerciaux, utilisateurs précoces et catalyseurs de l’usage de tablettes en entreprisestablette pro

Longtemps perçue comme un objet grand public, la tablette s’est introduit dans le monde de l’entreprise par la petite porte : en effet, grâce à la consumérisation des tablettes, c’est avec le BYOD que celle-ci a traversé le seuil des entreprises, avec un statut de support mineur au PC pro, le « vrai » outil de travail.

Ce sont les commerciaux qui ont été de loin les premiers à adopter la tablette comme outil de travail. Ce sont aussi ceux qui poussent l’entreprise dans le même sens  d’après une étude réalisée par Markess. En effet, la tablette, plus proche du client qui peut la manipuler plus aisément, permet tous les usages utiles au commercial : présentations client, prise de notes, gestion de commandes et d’agenda, etc. Plus récemment, la tablette s’est, de plus, enrichie de fonctionnalités auparavant réservées aux smartphones : à la gestion de contacts, et la construction de to-do lists, viennent s’ajouter l’appareil-photo performant et la connexion 3G.

Outre la vente, c’est l’activité de maintenance sur site, dont les impératifs de mobilité et les besoins de consommation d’information dépassent largement ceux de création d’information, dans laquelle s’est implantée le plus profondément la tablette pro. D’après une enquête réalisée par Logitech auprès des responsables informatiques aux Etats-Unis, les quatre usages les plus rependus de la tablette professionnelle sont des usages à forte consommation d’information : consultation d’e-mails , lecture de documents, navigation sur Internet, présentations.

 
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Ainsi, face au doublement prévu de l’usage de smartphones en milieu professionnel chez les commerciaux (23% début 2012 à 43% fin 2013), l’augmentation prévue de l’usage de la tablette est phénoménale : 17% des commerciaux début 2012 à 40% prévus pour la fin 2013. L’adoption de tablettes comme outil de travail ne peut être que renforcée par l’augmentation lente mais sûre du BYOD, qui devrait concerner presque 30% des commerciaux d’ici 2014.

 

Une lutte à mort contre le PC pro …Tablet-vs-Laptop

La première victime de la généralisation de la tablette comme outil de travail est le PC pro. En effet, une étude du cabinet Gartner prévoit qu’en 2017, les ventes de tablettes (en augmentation de 70% cette année) dépasseront celles des PC (en recul de 7,6% cette année). De son coté, le cabinet IDC est plus optimiste pour sur les ventes de tablettes et prédit que celles-ci dépasseront celles de PC fixes cette année et celles de PC portables en 2014.

« Certaines personnes continueront à garder un PC et une tablette, en particulier ceux qui utilisent l’un ou l’autre pour le travail et le divertissement, mais la plupart des gens se satisferont de l’expérience sur tablette comme leur principal appareil informatique » estime Carolina Milanesi, analyste chez Gartner. Elle ajoute qu’« il ne s’agit pas d’une tendance conjoncturelle, temporaire, due à l’environnement économique austère : cela reflète un changement de comportement de long terme. » En effet, La diminution de vente de PC devrait se poursuivre jusqu’en 2017.

 

…et des adaptations nécessaires pour accueillir ce nouveau venu

L’augmentation de la présence des tablettes en entreprise s’accompagnera forcément d’adaptations à plusieurs niveaux :

1. Passer du BYOD à un déploiement à l’échelle de l’entreprise.

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En plus de leur rôle de support à la consommation d’informations, les tablettes sont amenées à assumer des rôles clé dans la productivité. Il sera ainsi important de sortir du mode BYOD (pour les tablettes) afin d’intégrer ces terminaux au parc des entreprises, autant d’un point de vue de l’homogénéité des interfaces que de la sécurité. L’étude de Gartner montre que fin 2012, uniquement 20% des terminaux mobiles utilisés dans le cadre professionnel étaient propriété des employés.

 

2. Identifier les tâches et processus adaptés à une migration du PC vers la tablette

En plus des cadres et des commerciaux, la tablette est légitime auprès de bien des professionnels : dans les postes de pilotages pour remplacer de gros manuels de bord, dans les entreprises pharmaceutiques ou elles peuvent fluidifier l’échange d’information et même jusqu’aux salles de classe sous forme de manuels scolaires interactifs.

Par contre, les professionnels qui passent la majeure partie de leur temps devant un écran d’ordinateur (comptabilité, ingénierie, graphisme, service client…) trouveront beaucoup moins d’attrait à la tablette.

 

3. Faciliter leur adoption

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Les réfractaires à la tablette lui reprochent souvent son manque d’ergonomie en raison de l’absence de clavier ou de souris/stylet. Ainsi, l’équipement des salariés par des tablettes, doit s’accompagner de de périphériques externes tels que claviers, casques, enceintes sans fil etc. Ces périphériques, en plus d’apporter un confort d’utilisation et une adhésion plus importante des usagers, serviront à améliorer la productivité en étendant à la fois l’usage et les applications des tablettes. Une étude de Logitech relève que 61% des utilisateurs pensent que la présence d’un clavier physique accroît leur utilisation d’une tablette au travail

 

Un avenir florissant pour ce « gadget » devenu outil de travail

La mise en place de ces mesures facilitera le retour sur investissement nécessaire au déploiement de tablettes à grande échelle. Ce déploiement devra s’accompagner du remplacement d’un bon nombre de PC, afin de ne pas allourdir le budget informatique. Le nouveau modèle de « hot desking » (accès occasionnel à un PC fixe ou mobile), est né de cette tendance. Une nette amélioration de la satisfaction et la productivité des employés est attendue de ce changement. Les tablettes représentent donc une véritable opportunité à laquelle s’intéressent de plus en plus les entreprises.

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