BlackBerry (RIM) joue son va-tout

Présentées en grande pompe le 30 janvier par Thorsten Heins, les nouveautés de RIM (OS, smartphones etc.) étaient attendues de pied ferme par les acteurs et experts du marché. RIM qui a décidé de repartir (seul) de zéro (à la différence de Nokia qui, dans le même creux de la vague, a lié des partenariats avec Microsoft), semble avoir progressé. Cependant, même si les progrès du constructeur sont indéniables, le retard pris par le canadien sur ses concurrents états-uniens (Apple) et sud-coréens (Samsung) semble difficilement rattrapable.

« La marque s’est totalement réinventée » a répété Thorsten Heins lors de la présentation la plus importante de l’histoire de RIM. Voulant démontrer sa totale rupture avec ce qui a fait son succès puis sa rapide descente aux enfers, RIM (Research In Motion) a même changé de nom pour devenir « BlackBerry  » en référence éponyme à son smartphone star.

Le menu de la conférence (suivie dans de multiples salles à travers le globe et en simultané) était copieux, démontrant la volonté de la marque de reprendre tout (ou presque) de A à Z.

L’OS, les fonctionnalités et le magasin d’applications

Annoncé depuis plus de 2 ans, BlackBerry  10 (le nouvel OS de RIM) semble ne pas avoir surpris les spécialistes mais les a cependant rassurés sur la capacité d’innovation de la firme. Selon les premiers tests, ce nouvel OS se veut assez fluide, ergonomique et intuitif.

Pas de rupture fonctionnelle majeure avec les OS Apple ou Androïd actuels, mais quelques belles fonctionnalités comme le « Hub » (centralisant l’ensemble des flux sociaux comme Twitter, Facebook ou Linkedin…), le « Flow » (permettant un vrai multitâche qui ravira, peut être, les professionnels) ou encore le « balance » qui permet de passer en un geste de l’univers particulier à l’univers professionnel (mêmes applications mais avec comptes différents selon le profil etc.).

Le magasin d’application BlackBerry  (rebaptisé BlackBerry World) s’est également étoffé pour accueillir plus de 70 000 applications dont la qualité est au rendez-vous, prévient Thorsten Heins. BlackBerry semble avoir pris la mesure de l’importance d’un catalogue d’applications efficace et  a développé des partenariats avec de nombreux éditeurs comme Amazon, Gameloft etc. Cependant, on note qu’environ 40% des applications proviennent directement du catalogue Android (portage d’applications via apk).

Cependant ces arguments paraissent légers au regard des 700 000 applications du Google Play ou du million d’applications de l’App Store. Au passage, films et musiques devraient être particulièrement mis en avant sur cette nouvelle plateforme. 

Les Smartphones

 Avec l’OS BlackBerry 10 ont été présentés deux nouveaux Smartphones plutôt bien manufacturés, le Q10 et le Z10.


BlackBerry  Q10
 : Muni d’un clavier physique (dernier reliquat d’un héritage dont il semble toujours aussi compliqué de se défaire) ce smartphone bénéficie d’un écran LCD tactile de 3,1 pouces (à 360 pixels par pouce). La face arrière du téléphone est conçue avec un verre antichocs spécialement créé pour le modèle. Globalement réussi, ce  smartphone représente l’innovation la moins en rupture avec l’histoire de RIM mais aura le rôle de rassurer le fan de la marque (s’il en est toujours). 


BlackBerry  Z10
 : Muni d’un clavier tactile, d’un écran LCD de 4,2 pouces (356 pixels  par pouce), d’un processeur dualcore Snapdragon-S4 1,5 GHz, de 16 Go d’espace de stockage, d’un APN 8 Mpx à l’arrière et 2 Mpx à l’avant, ce Z10, 100% tactile, est très bien dessiné et représente  à la fois le nouveau form-factor voulu par BlackBerry  ainsi que toute sa volonté de rupture avec l’existant.

On note que les nouveaux smartphones BlackBerry devraient être disponibles au début du mois de février en France et pourraient se voir couplés avec les 1ères offres 4G des opérateurs. Bouygues Télécom a ouvert les précommandes du Z10 dès le 1er février et à partir de 99,90€ (580€ nu). En outre RIM parait miser également sur un foisonnement d’accessoires pour porter plus loin les revenus générés par ses nouveaux devices. Parmi eux, coques, batteries amovibles et haut-parleurs Bluetooth viennent développer une gamme déjà bien fournie.

Au final, plus que le lancement de nouveaux produits, BlackBerry joue sa survie dans un marché qui ne l’a pas attendu pour fleurir. Les experts estiment que RIM a pris (à temps ?) un virage crucial pour son positionnement mais qu’il n’est pas certain que les segments grands publics et professionnels accueillent favorablement les nouveautés présentées. Plus encore, l’hémorragie ne semblait pas stoppée et quelques heures seulement après la conférence, le titre perdait 12% en bourse. Les 80 millions d’utilisateurs BlackBerry semblent de plus en plus isolés et les analystes doutent de la capacité de RIM à exister (seule) longtemps aux côtés d’Androïd et iOS.

2 thoughts on “BlackBerry (RIM) joue son va-tout

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *