Alerte à l’AppStorm (Partie 3)

Troisième et dernière partie de notre éclairage sur les magasins d’applications : la pertinence d’une stratégie basée sur le magasin d’applications ? En effet, après avoir analysé l’éco-système de ces « app stores » dans notre premier article, puis étudié les différents enjeux qu’ils présentent pour les acteurs gravitant sur la chaîne de valeur,  il nous faut désormais se demander si l’évolution des usages actuels est suffisamment significative pour se lancer sur le marché des applications et donc avoir recours (ou non) à des magasins d’application. 

L’App Store, une stratégie viable et durable ?

C’est un fait : la relation client devient de plus en plus multi-canale. On découvre un produit en magasin, on demande ses spécificités techniques via un centre d’appel, on consulte l’avis d’autres clients sur PC, et on achète sur tablette. Le smartphone, la tablette, la TV connectée (ou Smart TV en référence au Smartphone) sont devenus des canaux de contacts à part entière et leur démocratisation démontre tout l’importance que prend le magasin d’applications dans cette mouvance.

Les drivers du développement des apps et App Store sont multiples. L’équipement personnel mobile évolue : deux renouvellements de mobiles sur 3 se traduisent par l’achat d’un smartphone. Partant de ce constat, le taux d’équipement de smartphones ne va cesser de croître (selon une étude ComScore publiée en Février 2012, le taux d’équipement de smartphones en France est passé de 25% en Octobre 2010 à 40% en Octobre 2011). De la même manière, les tablettes se répandent de plus en plus. Aux États-Unis, en un an, le taux d’équipement est passé de 9% à 23%, un taux qui connait donc une croissance exponentielle et qui démontrent que les usages évoluent et que l’on consomme désormais sur plusieurs écrans : TV, ordinateur, smartphones, tablettes, d’où l’enjeu de pouvoir répondre à cette évolution d’usage « multi-écrans » et donc de proposer une application sur chacun des devices du consommateur. Le magasin d’applications s’avère donc être une plateforme où les marques doivent être présentes pour proposer leurs applications et ainsi conquérir et fidéliser leur client. Se lancer dans le développement d’applications pour accompagner ses clients sur plusieurs plateformes prend donc du sens. Toutefois, est-ce une stratégie durable ?

Sur le marché des services mobiles apportés aux consommateurs, les applications règnent depuis plusieurs années. Cependant, plusieurs freins apparaissent et remettent en cause ces App Stores. Le succès d’un magasin d’applications est directement dépendant du succès des applications. Or premièrement, si une marque souhaite assurer une présence « multi-OS » pour cibler une population la plus large possible, cela se traduira par la nécessité de développer des applications spécifiques pour chacun de ces OS. D’autre part, une application est liée à un OS et par conséquent, la durée de vie d’une application correspond à la durée de vie d’une plateforme. 

HTML5, l’ « app store » killer ? Aujourd’hui, une technologie émerge petit à petit et pourrait bien redistribuer les cartes autour des magasins d’application. L’HTML5 est un  langage qui, à l’inverse des applications, n’est pas conçu spécifiquement pour un OS. Il s’adapte à l’environnement de lecture. Le HTML5 est un langage libre de droit. L’utilisation de la technologie n’impose aucun frais d’utilisation. Par ailleurs, les mises à jour sont transparentes pour l’utilisateur alors que pour une application, l’utilisateur doit régulièrement effectuer les mises à jour. Enfin, la marque n’a pas à subir les coûts des « applications stores » (certification, commission à la vente) puisque l’interface est un site internet directement hébergé sur le net. Reste qu’aujourd’hui, l’application native propose une expérience utilisateur plus riche que les webapps, le HTML5 n’offrant (pas encore ?) toutes les fonctionnalités qu’un langage propriétaire propose.

En conclusion, que ce soit pour les terminaux mobiles, le web, les « PC OS », les Smart TV, la déferlante d’applications et donc de magasins d’applications est un constat sans faille. Pour ce qui est des ordinateurs ou télévisions connectées, l’ascension des magasins d’applications ne fait sans doute que commencer. Sur smartphones et tablettes, les boutiques d’applications ont encore de beaux jours devant eux dans la mesure où les technologies entrantes sur le web ne permettent pas encore d’atteindre l’expérience utilisateur proposée par une application native. Mais l’évolution des technologies à ce sujet est à suivre de près et impactera directement la survie de ces magasins d’applications. 

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