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La renaissance de l’automobile passera-t-elle par sa connectivité ? (Partie 1)

L’automobile est un secteur à la fois très conservateur et nécessairement innovant. Dans un contexte de concurrence accrue, de budgets toujours plus réduits et de régulations environnementales de plus en plus drastiques, les industriels continuent de vendre des véhicules sur quatre roues, avec un châssis et le plus souvent cinq places entourées d’une carrosserie, le tout propulsé par un moteur à explosion.

Le renouveau du secteur en cette période de crise est pourtant palpable : tous les constructeurs réinvestissent massivement dans l’innovation et la créativité tout en mettant le client au centre de la réflexion. Parmi tous les chantiers et outre le véhicule électrique,  la connectivité des véhicules est l’un des plus importants et prometteurs, au point que tous les acteurs du marché (constructeurs, équipementiers, opérateurs…) se sont positionnés.

Avant de développer cette analyse, il convient de préciser ce que nous entendons par « connecté ». Nous avons fait le choix de le rendre le plus large possible et non centré sur une thématique en particulier : le véhicule connecté est capable d’interagir. Il interagit avec les différentes parties du véhicule lui-même, il interagit avec son conducteur mais aussi son environnement proche, et il interagit avec l’extérieur sans limite de distance. Que ce soit par des capteurs, des puces NFC, un ordinateur de bord, un GPS intégré, des caméras, une carte SIM… le véhicule peut dialoguer de manière unilatérale ou bilatérale avec toutes les personnes ou machines imaginables.

Les voitures actuelles : des véhicules truffés de capteurs mais isolés

Alors que de nombreux autres secteurs ont été bouleversés par l’avènement de l’ultra connectivité, le monde automobile est pour l’instant relativement épargné. Le marché B2B a profité petit à petit de certaines évolutions (on pense notamment aux gestionnaires de compagnies de taxis ou de flottes de transport de marchandises) mais le marché B2C demeure presque vierge. Le GPS a réussi à percer progressivement pendant les cinq dernières années, mais il est jusqu’à aujourd’hui le seul. Et il restait bien souvent avec les mêmes données plusieurs années, n’étant pas mis à jour régulièrement. Les usagers avaient donc tendance à préférer des GPS externes, plus facile à mettre à jour – via leur ordinateur personnel par exemple.

Les premiers pas vers une voiture connectée viennent également des usagers qui embarquent eux-mêmes des appareils communicants (à la manière du BYOD). C’est le cas par exemple des appareils dédiés, comme les avertisseurs de radars type Coyote. Mais c’est aussi de plus en plus le cas du smartphone accroché au pare-brise. Plus petit mais multitâche et toujours connecté, il offre une expérience bien plus complète aux automobilistes, avec notamment des informations routières en temps réel, des informations sur les radars ou les bouchons, mais aussi la météo ou les infos.

 

 

Les constructeurs sont en train d’essayer de rattraper ce retard. Une voiture moderne possède jusqu’à 200 capteurs mesurant un grand nombre de paramètres en temps réel : pression des pneus, capteur de pluie, contrôle de la traction etc. Elle intègre, pour traiter ces données, des dizaines de processeurs : alors que la Tata Nanon, la voiture la moins chère du monde, en possède déjà une douzaine, les voitures luxueuses en accueillent jusqu’à une cinquantaine. L’étape suivante sera celle de la démocratisation de la connectivité. Ou comment les données collectées au niveau du véhicule et celles accessibles via le réseau vont pouvoir être exploitées et mises à la disposition du conducteur et des passagers ?

Et les voitures du futur : des véhicules intelligents et connectés

Impossible de faire la liste des projets plus ou moins avancés (ou plus ou moins farfelus) ayant trait aux véhicules connectés. Cependant certains exemples sont représentatifs de la tendance qui se dégage et des acteurs concernés. Ils montrent la voie de la voiture de demain.

Un des projets en cours de développement est celui appelé LTE Connected Car et mené par The ng Connect Program. Derrière ce programme se cachent plusieurs grands équipementiers associés pour développer cette voiture du futur : Alcatel-Lucent, Atlantic Records, QNX Software Systems et Toyota.

Comme son nom l’indique, cette association d’acteurs majeurs se base sur la nouvelle norme mobile, le LTE (ou 4G), qui va proposer des débits très importants en mobilité. En partant de cette technologie, ils cherchent à développer à la fois des solutions pour tirer parti de ces technologies, et des business models pour définir un nouveau relais de croissance dans le secteur.

 

Windows propose aussi une solution embarquée : comme souvent chez le géant du logiciel, les constructeurs peuvent utiliser ce produit pour bâtir leur propre système. Windows Embedded Standard 7 inclut tous les outils nécessaires pour offrir une interface à l’utilisateur et toutes les fonctionnalités de développement pour le constructeur. Il s’agit donc d’une base technique sur laquelle construire les futurs services.

 

BMW, très en avance sur les systèmes de voiture intelligente (la marque bavaroise propose par exemple une voiture de série capable de faire un créneau en toute autonomie), développe son concept de ConnectedDrive dont certains services sont déjà disponibles dans les modèles les plus récents. L’intégration est également très poussée avec les smartphones du marché, et en particulier l’iPhone.

 

On peut enfin citer le travail de Google sur les véhicules sans chauffeur, projet qui a fait la Une de nombreux journaux. Cette voiture permet tout simplement de se passer de conducteur : bardé de capteurs, de caméras, de GPS, et connecté au réseau constamment, le véhicule se dirige seul. Avec presque 2000 kms au compteur lors de la 1ère vague d’essais, aucun accident n’est à déclarer 😉

 

Alors que les possibilités technologiques explosent, les usages promettent d’être particulièrement bouleversés. Nous nous pencherons prochainement sur les principaux changements que la connectivité au sein des véhicules va apporter, ainsi que sur les business models qui ne manqueront pas d’apparaître. Notre analyse se focalisera notamment sur les opérateurs télécoms, acteurs très dynamiques sur le marché ultra diversifié du M2M (pour Machine to Machine).

La démocratisation de toutes ces technologies au grand public est pour demain : que pouvons-nous attendre ?

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