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2011, « An zéro » pour les services mobiles sans contact (Partie 1)

L’année qui démarre s’annonce décisive pour la démocratisation des services mobiles NFC (Near Field Communication : services sans contact).

Du moins en Europe et aux Etats-Unis, car le « portefeuille mobile » ou « M-Wallet » (permettant de payer, utiliser coupons et cartes de fidélité, prendre les transports en commun…avec son mobile) est déjà une réalité de longue date au Japon, où plus de 30 millions d’abonnés de NTT Docomo l’utilisent au quotidien. Dans le reste du monde en revanche, les services mobiles sans contact ne sont pas encore entrés dans les usages  des consommateurs, mais un faisceau d’indices nous laisse à penser que 2011 marquera un tournant après une année 2010 riche en annonces et pré-déploiements.

 

  • Les opérateurs télécom ont monté dans plusieurs pays des expérimentations et alliances autour du développement de services NFC. En France, le pilote Cityzi à Nice, promu par le Ministère de l’Industrie et impliquant les 3 opérateurs, a permis d’équiper 3000 clients en mobiles NFC afin de tester usages et process. Aux Pays-Bas, une joint venture entre banques et opérateurs a été annoncée en septembre, avec comme objectif l’introduction du paiement mobile à horizon 2012. Aux États-Unis, le projet Isis réunit les principaux opérateurs mobiles pour promouvoir les usages NFC de paiement, lecture de tags et fidélité.

 

  • Des acteurs de poids tels que Google et Apple se sont positionnés sur le sujet avec leur stratégie propre. Apple a ainsi créé le buzz au mois d’août, en recrutant le français Benjamin Vigier, spécialiste du NFC et des solutions de paiement mobile, sur le poste de product manager m-commerce. De son côté, Google a fêté tout récemment l’arrivée de son nouveau mobile, le Nexus S construit par Samsung et équipé d’un chipset NFC. L’usage principal mis en avant par Google est la lecture de tags, mais il permettra rapidement de profiter de l’éventail des services NFC disponibles.

 

  • Les fournisseurs de services (transport, information, commerce…) intègrent de plus en plus le NFC comme un nouveau canal de distribution et de croissance. Ainsi, Carrefour a-t-il par exemple quasiment terminé l’équipement de ses caisses en terminaux de paiement sans contact.

 

Cette émulation pose un certain nombre de questions sur les marchés matures (Europe, Amérique du Nord). Le développement des services sans contact au Japon s’est fait de façon relativement autocentrée : Sony a imposé sa puce NFC Felica dans l’ensemble des réseaux d’acceptation (transport, commerces, fidélité…), l’opérateur NTT Docomo l’a rejoint en 2004 pour promouvoir les puces NFC dans les mobiles, permettant une interopérabilité immédiate, et a signé en parallèle un accord avec une banque pour offrir des services de paiement mobile sécurisés et maîtrisés. Sur les marchés européen et américain en revanche, la massification des usages passe par la mise en place d’un écosystème permettant à un large panel d’acteurs concurrents ou coopétiteurs de développer des services NFC, tout en se partageant les rémunérations qui en découlent.

 

La question du modèle économique et du partage de la valeur se trouve réellement au cœur de la difficulté à faire émerger un modèle vertueux de développement des services NFC en France.  Cette question sera déterminante dans les 10 mois qui viennent et nous y reviendrons très prochainement…

 

Romain L. et Loïc M.

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